Selon un sondage récemment publié par la Société des Amis des morts, il est prouvé que les gens récemment décédés sont une large majorité à montrer des signes de baisse d’activité et d’entrain dans leurs quotidiens.
Face à ce fléau, le Tryangle a décidé de s’adresser à vous, les jeunes défunts, qui souffrez de l’isolement lié à votre nouvel emploi – et à votre nouveau lieu de résidence. Comment retrouver courage et dynamisme après votre mort ?
Fuir l’isolement funèbre
Tout le monde n’a pas le plaisir de loger dans un caveau de famille ou entre amis, ou de faire la fête dans une fosse commune. Même si cela pourra surprendre nos lecteurs, c’est un fait choquant : une part importante des défunts souffre d’isolement. Il est donc primordial, dès le décès, de s’engager dans des activités associatives et éducatives.
En tant que cadavre, vous devez vous ouvrir à votre nouvelle utilité. Pourquoi ne pas donner à votre tour des cours de science naturelle en participant à des leçons d’anatomie ? Sociale et amusante, la leçon d’anatomie vous permettra de fréquenter des étudiants en médecines pendant toutes les étapes de votre décomposition.
Bien sûr, les places sont chers et il n’est pas donné à tout le monde de devenir le squelette ad eternitam d’une classe de jeunes carabins. Le cas échéant, pourquoi ne pas confier vos cubitus à un molosse dont il fera le bonheur et qui vous permettra de retrouver le plaisir de la compagnie canine ?
Choisissez votre lieu de résidence avec goût
L’exiguïté et le caractère onéreux des domiciles mortuaires s’accroît d’année en année avec l’augmentation de la population mondiale, et la montée du prix du sapin. Mourir, c’est voir ses conditions de vie et la salubrité de son logement baisser drastiquement : problème d’indésirables, prix du mètre carré sans compter la difficulté de trouver un logement bien exposé de nos jours. D’où l’importance d’exprimer votre créativité et votre ingéniosité dans le choix de votre cercueil. Le site Creative Coffins propose un cercueil à la forme relativement classique mais permettant au défunt d’afficher sa fantaisie. Pourquoi ne pas opter pour un cercueil de designer avec LifeArt Coffins ?
La question est d’importance : saviez-vous qu’au Ghana, la tribu Ga fait de la mort un moment de deuil mais aussi, et surtout, de réjouissance et de fête ? Depuis des millénaires, le sens du style des Ga reste indémenti. Le design du cercueil reflète un aspect de la vie du défunt. Ici illustré, un homme qui avait affirmé un certain goût pour le coca, un autre pour les limousine, les avions, les ananas et les chaussures. Il faut le dire : bravo les Ga.
Source : Oddee
Réévaluer la nécrophilie ?
La société ne change pas en un jour. Aujourd’hui encore, plus de 97% des vivants sont très défavorables ou plutôt défavorables à la nécrophilie. Pour les plus progressistes, c’est la législation qui est en cause, et la peur des sanctions. Pour les autres, une nécrophobie tenace qui rappelle les heures sombres de notre histoire. Heureusement, de courageux amoureux bravent les interdits – pour le plaisir des petits et des grands.
Pourquoi nos contemporains ne prennent-ils pas exemple sur le roi Hérode, qui honora sa femme sept ans après sa mort (il l’avait fait assassiné), sur Sir John Price qui fit coucher sa troisième femme avec le corps de ses deux précédentes femmes amoureusement embaumées, ou sur les écrits du Marquis de Sade, réputés notamment pour ses références à l’amour nécrophile ?
Le plus célèbre cas de Nécrophilie, support notoire de fantasmes féminins au Père Lachaise, est celui du Dr. Carl Van Cassel. En 1930, en Floride, le Dr Von Cassel apportait ses soins à une jeune tuberculeuses. Tombant follement amoureux d’elle, le Docteur fit tout ce qui était en son pouvoir – en vain. La nuit suivant l’enterrement de Maria Elena Oyoz, le Docteur vint déterrer son corps et réalisa un moule de son visage pour garder une empreinte de sa beauté. Après avoir quelques temps entreposé le corps dans un mausolée dans le cimetière, le Docteur ramena le corps chez lui, l’habilla d’une robe de marié et plaça le masque sur le visage de Maria. Il eût aussi la délicatesse de la parfumer.
Pendant des années, l’utilisation de cire et de cordes de piano lui permit de faire tenir le corps. Bientôt, il ne resta plus dans la maison que le Docteur et une statue de cire et d’os à laquelle il faisait l’amour, et écrivait des lettres passionnées. Il fut découvert et enfermé dans un endroit inconnu par la Justice des vivants. Cette histoire aurait même inspiré l’Aurélien d’Aragon.
Un modèle qui pourra faire retrouver de l’espoir aux plus romantiques d’entre vous.
En somme, chers défunts, il y a une vie après la mort. N’attendez pas qu’il sois trop tard pour profiter du trépas. Comme le dit le philosophe : carpe mortem !