« Economisez la planète, suicidez-vous ! Suicide, avortement, cannibalisme, sodomie !»
Chris Korda, Church of Euthanasia
« La tragédie, la catastrophe vraie, est que l’humanité continue… »
Louis Wolfson, Eglise d’Euthanasia
Économie d’énergie, violons pontifiants, documentaires, partis politiques, alimentation bio : tout est bon pour sauver la planète. Mais passée l’hystérie écologique de 2007, le sauvetage de la terre en est resté au point mort. Pourquoi ? Selon le Tryangle, la raison est la suivante : aucun écologiste n’a aujourd’hui trouvé la solution aux nuisibles humains de la planète bleue… Sauf peut-être l’Eglise de l’Euthanasie qui pose une véritable question : et si la solution, c’était la sodomie ?
L’Eglise de l’Euthanasie
Dans une précédent article, le Tryangle vous parlait du Mouvement pour l’Extinction Volontaire de l’Humanité. Par rapport à l’Eglise d’Euthanasia, autant le dire d’emblée, le Mouvement était soft. Tout deux ont en commun de souhaiter la disparition totale de l’humanité pour préserver la Terre. Ce sont les moyens qui diffèrent mais, aussi, la puissance : l’Eglise d’Euthanasia a bien plus de membres et est connue pour ses actions pour le moins retentissantes. Dadaïste ou terroriste, réel ou canular : qu’est-ce que l’Eglise de l’Euthanasie ?
A ce jour, nous n’avons pas obtenu d’interview d’un de ses membres et il est presque impossible de savoir si l’Eglise existe ailleurs que sur internet, lors de happening et de ses sermons. La Church of Euthanasia est un groupe antispéciste (rejetant toute discrimination basée sur l’espèce, par exemple la supériorité morale de l’être humain sur les animaux) et anti-humaniste, dont les provocations sont une sorte de croisement entre le dadaïsme, l’écologie extrême et le mouvement punk. Reconnue officiellement le 25 mars 1994 dans l’Etat du Delaware, puis, le 22 août 1995, par l’administration fédérale américaine, elle bénéficie donc, comme les religions plus traditionnelles, des avantages fiscaux accordés aux œuvres caritative.
Disposant d’un siège social à Somerville aux États-Unis, elle revendique officiellement un statut religieux et connaît, selon Paul Ariès, « la gloire des médias américains et allemands » (Der Spiegel en 1996). Elle est implantée depuis 1991 aux Etats-Unis, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, etc. Elle est dirigée par le « Révérend » transgenre Chrissy Korda aidée du Pasteur Scott, du « Frère » Denis et des « Sœurs » Catherine et Laura..
En effet, l’Eglise entend opposer l’humanicide à l’écocide :
“Nous avons quelque chose à faire très rapidement et la chose la plus importante que nous pouvons faire est de réduire notre population » (…). « C’est quelque chose que chacun de nous peut faire, elle n’exige pas de formation spéciale et c’est pourquoi chaque membre de l’église d’euthanasia prend le vœu de ne plus jamais procréer”.
L’Eglise ne propose cependant pas (contrairement à d’autres groupes) l’extinction totale de l’Humanité, sauf si les efforts entrepris pour restaurer rapidement l’équilibre devaient finalement échouer.
C’est donc Chris Korda qui a posé la première pierre de la Church of Euthanasia. Sainte d’un nouveau genre, elle connaît une expérience mystique façon «Chemin de Damas» lorsqu’une nuit, un «Être» la visite durant un rêve et lui explique que l’écosystème planétaire est détérioré et qu’elle devait fonder un nouveau Culte pour annoncer cet ultime message. A son réveil, elle avait en tête le slogan de sa futur Eglise : « Economisez la planète, détruisez-vous ». Forte de plusieurs milliers d’adeptes dont certains mineurs âgés de 14 ans, le dogme de l’Eglise de l’Euthanasia est semblable à celui du VEHMT : « Tu ne procréeras pas ! ». De la même manière, les parents peuvent être admis s’ils s’engagent à ne plus jamais enfanter sous peine d’ex-communication.
Chriss Korda, la papesse du mouvement, est l’auteur d’étonnantes chansons électros à l’égard desquels il n’est pas improbable que l’on ressente une sorte de gêne, peut-être même un léger sentiment de malaise. Elle officie sur le label du célèbre DJ Hell. Attention, écartez les enfants en raison d’un mélange d’image du 11 septembre et d’éjac sfaciales.
La version censurée :
Pour les versions non-censurés, c’est par ici. Attention interdit aux moins de 18 ans et… à la plupart des gens.
Dans une interview que Chris Korda a donné à Batofar, il/elle explique ses sentiments lorsqu’il a vu les tours du World Trade Center s’effondrer. Voici un extrait de l’interview :
Ce clip montre exactement ce que j’ai ressenti quand j’ai vu la manière dont les médias traitaient les attentats du 11 septembre. Je ne pense pas être le seul au monde à avoir éprouvé de la satisfaction sexuelle en regardant les attentats, mais il semblerait que je sois l’un des rares à l’admettre publiquement. Karlheinz Stockhausen, que beaucoup considèrent comme le père de la musique électronique moderne, a dit, à propos des attentats, qu’il s’agissait de « la plus grande œuvre d’art de tous les temps », et même si je suis d’accord avec lui, je regrette qu’il omette leur dimension sexuelle. Les tours étaient de puissants symboles de la domination américaine, à la fois politique et impérialiste, mais aussi sexuelle et patriarcale.
Les tours, qui trônaient à la verticale du ciel new-yorkais, avaient une évidente apparence phallique et incarnaient le modèle typiquement masculin du cow-boy américain. Mais durant les attentats, la situation s’est inversée: les tours se sont faites pénétrer et ont donc pris le sexe féminin. Dans le fameux plan rapproché, le trou creusé par l’avion ressemble étrangement à un vagin: une humiliante « faille » féminine pour les orgueilleux Etats-Unis d’Amérique. Le symbolisme sexuel s’est poursuivi avec l’effondrement ahurissant des tours qui ressemblait à une perte d’érection post-éjaculatoire.
Face à ces images chargées de connotations sexuelles, les médias ont réagi avec la même fascination que celle d’un enfant qui assiste à un rapport sexuel pour la première fois de sa vie. La répétition incessante de la séquence où l’avion pénètre les tours était de toute évidence pornographique; la projection des flammes et des débris vue au ralenti accentuait cet effet. Même le Washington Post a qualifié cette séquence de « money shot » (allusion à cum shot « éjaculation faciale ») et l’a appelée « our new porn » (« notre nouveau porno ») dans le numéro du 31 décembre 2001.
Comment réduire la population planétaire ?
Concrètement, que fait l’Eglise d’Euthanasia (à part de gentilles petites chansons) ? Depuis 1993, elle multiplie les actions chocs, par exemple sur les campus américains ou en direction du grand public.Ses activistes infiltrent des groupes « antispécistes » ou pro-euthanasie. Comble de luxe, des groupes satanistes ou de vampyres assurent aussi sa publicité. Tablette géante de RU-486, commando contre des banques de spermes, pénis gonflable fluo, les activites du mouvement ont développé un réel savoir-faire en matière de provocation/street-marketing lors des manifestations de rue. Aux élections, l’Eglise a pris position en faveur des candidats se réclamant d’Unabomber, de son vrai nom Théodore Kaczynski, condamné à la prison à vie en 1997 pour 3 assassinats, 23 blessés lors de 43 attentats durant ses 18 ans d’écoterroriste américain.
Pour autant, pas question de jouer avec les peurs de l’Apocalypse car cette perspective de »fin du monde » impliquerait la destruction de l’éco-système qu’elle entend justement préserver.
L’Eglise de l’Euthanasia donne donc 4 directives :
- Le suicide est facultatif mais encouragé.
- L’avortement peut être exigé pour éviter la procréation.
- Le cannibalisme est obligatoire si vous êtes « viandiste »
- La sodomie est facultative mais fortement encouragée.
Même si les solutions volontaires restent privilégiées, l’Eglise pense que le seul refus des grossesses ne pourra jamais régler le problème de la Terre. Courageux, ses dirigeants expliquent qu’ils ont personnellement choisi de se « sacrifier » en ne se suicidant pas, pour faire quelque chose de plus utile en convainquant beaucoup d’autres à le faire (sic). « ils s’engagent, en revanche, à se suicider si la population humaine continuait encore à croître ». Dada or dada ?
Le Tryangle penche vraiment pour la première interprétation, ce qui n’est pas le cas de Paul Ariès, très premier dégrée :
« Ils développent une théologie du suicide aux effets dévastateurs sur des individus fragilisés. Le suicide de masse aurait été pratiqué, comme l’euthanasie, dans les sociétés anciennes. Il serait, aujourd’hui, possible de provoquer une nouvelle révolution culturelle en sa faveur. Les dirigeants de la COE estiment que les risques judiciaires sont devenus faibles, puisque beaucoup de livres prosuicide circulent librement aux Etats-Unis, comme le fameux « la Sortie finale », qui fournit des instructions précises en matière de choix et de dosage des drogues.
Ils ont donc lancé en 1997 leur « programme d’aide directe au suicide » sous forme d’un serveur téléphonique diffusant des conseils techniques et des encouragements aux candidats potentiels : il donnait notamment en exemple la liste des grandes vedettes qui se sont déjà suicidées. La COE est même parvenue à duper une Compagnie de publicité qui a affiché le numéro de téléphone pensant qu’il s’agissait d’une campagne de prévention en raison de son slogan : « Ligne directe d’aide au suicide ». L’opération sera bloquée après une intervention des avocats. »
Source :
– Très inspiré de Paul Ariès, Politologue
– Lyon II dans «Bulles N°76 – 4° trimestre 2002.
– Prevensectes.com
– Batofar