Petit manuel de magie sexuelle à l’usage du grand public. Rencontre avec Donald Michael Kraig, magicien et pratiquant de la Sex Magick.
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C’est à l’aide de gants de couleur rose que les chercheurs du TRYANGLE ont précautionneusement posé côte à côte les mots « Dieu » et « Cul » dans un même groupe nominal. D’éducation catholique, j’avais pris pour habitude de dissocier les deux et, aujourd’hui encore, il est assez rare que je prie en faisant l’amour ou que je me masturbe à l’Église. Pourtant, Dieu & Cul ont-ils toujours été ennemis ?
Google est mon ami. J’y ai entré les deux mots clefs et, après avoir surfé sur un forum intitulé «Mon dieu, quel cul !!!» et une liste de blasphème, j’ai appris l’existence de la magie sexuelle : toutes les activités sexuelles utilisées dans un but magique, rituel, religieux ou spirituel. De fil en aiguille, j’ai fait la connaissance virtuelle de Donald Michael Kraig, l’auteur de La Magie Sexuelle Moderne : «Hello, would you answer a few questions on Sex Magick, please ?».
Yoga de l’amour, cérémonies lucifériennes, comas érotiques, la magie sexuelle reste un domaine méconnue de la magie, m’apprit-il rapidement. Selon lui, la Kabbale est pourtant le point d’origine des secrets de la « Sex Magick », une forme de magie qui encourage la sexualité comme chemin légitime vers la spiritualité. Vers Dieu ? Entretien avec un homme qui a choisie la magie comme métier.
La quête de Donald Kraig
« One of the things I now do near the beginning of every lecture, no matter the subject, is write the following letters on a chalk board : TFYQA. The Letters stands for the words «Think For Yourself. Question Authority.»
Donald Michael Kraig
« As I’ve mentionned before, even so-called experts (including the dictionary) should not necessarily be trusted»
Donald Michael Kraig
Qui est Donald Michael Kraig ? Né en 1951, D. M. Kraig me confie qu’il a «toujours été intéressé par le surnaturel, notamment les OVNIS». Féru de New Age, sa mère l’a encouragé à prendre des cours d’entrainement à la mémorisation, « deux compétences absolument nécessaire à l’apprentissage de la magie». Il étudie la philosophie à UCLA avant de s’intéresser plus spécifiquement aux Tarots puis à la Kabbale. Il restait peu de chemins à parcourir pour tomber dans le bain de la «Magick». Aujourd’hui célèbre pour ses ouvrages sur la magie comme Modern Magick ou Modern Sex Magick, D.M. Kraig revient sur son parcours pour le Tryangle.
«Etudiez-vous la magie ou êtes-vous un magicien… ou les deux ?» Comme D.M. Kraig le raconte dans Modern Sex Magick, l’esprit du jeune étudiant en magie s’épuise d’abord dans l’exercice de l’exégèse gématrique, c’est-à-dire de l’interprétation numérologique de la Kabbale. Une pratique moins épanouissante que le handball ou le ski de fond. Et, rapidement, cet exercice caractéristique des initiés à la magie et des psychopathes ne lui suffit plus A ce moment-là, notre Harry Pottertraverse une crise majeure. Il perd, dans la tourmente de cette prise de conscience, la passion qui l’avait animé pendant plus de vingt ans :« Le Savoir n’est pas l’objectif du véritable magicien. […] Cela n’était pas suffisant pour moi. Je ne voulais pas devenir un magicien de bibliothèque » raconte-t-il dans son livre. « J’ai hiberné, tiré les tarots seul dans ma chambre et mijoté pendant des années » se souvient-il.
Un jour, c’est l’illumination. La magie, il faut la pratiquer.Lorsque j’interroge le D.M.Kraig adulte, il répond : “L’un de mes mots préférés, et pourtant peu utilisés, est praxis. Cela signifie : «Mettre la théorie en pratique».Dans mes jeunes années, j’ai consacré de très nombreuses heures à l’étude de la magie, attendant une ultime lecture, un ultime objet magique avant – enfin ! – de consentir à pratiquer véritablement la magie. C’est à cette époque que j’ai rejoint les Rosicruciens de l’AMORC. Leurs rituels étaient suffisamment simple pour être pratiqués à domicile. Rapidement, il m’en fallut plus et je commençais à mener, chez moi, des cérémonies de pratiques, des rituels et des rites”. Son magicien modèle ? Scott Cunningham, un magicien dont les livres se nourrissent autant de références historiques que d’expériences pratiques. En somme, les livres de magie doivent être aux magiciens modernes, ce que les tutoriaux sont aux geeks : des modes d’emploi. Pour D.M. Kraig, «l’importance de la vrai magie», c’est le Do-It-Yourself.
Ô homme moderne, tu ne crois pas à la magie ! Le Tryangle, cartésien jusque dans ses angles, est pourtant séduit par la méthode expérimentale de D.M. Kraig : « J’ai commencé à avoir foi en la magie dès que j’ai commencé à la pratiquer dans le but d’obtenir des résultats concrets. La première fois que j’ai pu constater les effets de la magie, j’étais heureusement surpris… Mais je pense que tout les magiciens devraient rester de véritable sceptique : ne croyez rien sans preuve »Pour ce magicien expérimenté, qui repense à ses jeunes années avec bienveillance, « Quand vous faites de la magie de façon quotidienne et obtenez presque toujours des résultats, vous pouvez être sûr que la magie existe. Voila la preuve qui m’a convaincu.»
Revenons au jeune magicien, seul au milieu de ses livres. Si les ouvrages de magie théorique abondent, les guides pratiques sont plus rare. Pour accéder à ses pouvoirs, D. M. Kraig est contraint de recourir à des techniques… plus ou moins prometteuses : « L’une des méthodes que j’ai découvertes dans les ouvrages d’Aryeh Kaplan consistait à placer sa tête entre ses genoux de manière à ce que le sang vienne se concentrer dans votre cerveau. Cela permet d’atteindre un état de conscience altéré ! » Le Tryangle vous invite à essayer ça chez vous, d’après nos expériences, votre état de conscience sera tout d’abord atteint par le picotement du ridicule.
Ainsi, D. M. Kraig piétine dans sa quête de magicien. Un jour cependant, au hasard de ses recherches, il découvre dans un ouvrage de Marsha Schuchard une technique appelée Transe sexuelle. Sa première rencontre avec la magie sexuelle.
Les origines de la magie sexuelle selon Donald Kraig
«Le sexe et la magie nous ont accompagné depuis le début des temps» me dit D.M.Kraig quand je l’interroge sur les origines de la magie sexuelle. Je le découvre alors en défenseur de la liberté sexuelle et de l’égalité homme-femme face au sexe et à la magie : «Malheureusement, l’histoire est pleine de ces individus qui interdisent la magie et limite la sexualité. Pourquoi ? Pour contrôler les autres. Et souvent, ils ne font pas ce qu’ils prêchent. Regardez M. Berlusconi, qui a visiblement payé pour avoir des relations sexuelles avec une mineure […] sans même parler de personnages importants de l’Eglise catholique romaine qui ont abusé d’enfants ».
«Dans l’antiquité, la sexualité était plus libre. Et la magie sexuelle plus pratiquée qu’aujourd’hui. Nous avons des preuves de cela, dans les cultures païennes, en Grêce, à Rome, en Inde, en Chine» et dans la Kabbale, explique-t-il dans Modern Sex Magick. Dans la Torah, la circoncision est le signe d’un pacte signé entre Dieu et les Juifs. C’est un lien fort entre spiritualité et sexualité. On peut notamment lire dans ce texte sacré que, en signe de consentement entre l’homme et Dieu, il faut placer sa main sur la hanche d’une personne. Selon D. M. Kraig, toujours prompt à dégainer des interprétations sexuelles, “hanche” est un euphémisme pour dire “pénis”, un peu à la manière de ces cultures où l’homme s’emparait de ses testicules pour prêter serment. « De cette pratique viendrait le mot anglais “testify” » ajoute-t-il. Ok…
Religion et sexualité se rejoignent très tôt les Temples. D. M. Kraig consacre plusieurs pages au symbolisme sexuel de l’arche d’alliance, prend Le chant de Salomon comme un exemple d’incantation sexuelle et cite A. E. Waite qui, dans The Holy Kabbalah, au chapitre The Mystery of Sex, insiste sur l’existence d’une pratique de la magie sexuelle chez les Kabbalistes, très proche de celles des Tantristes. « J’ajouterai comme point final à cette section qu’aujourd’hui encore, chez les juifs, c’est une mitzvah (un mot signifiant un commandement de dieu et une bénédiction) que de faire l’amour à sa femme lors du Shabbat. A l’origine de cette pratique, l’idée que Dieu est considéré comme un être androgyne et que faire l’amour, c’est unir le principe mâle et le principe femelle. En quelque sorte, faire l’amour, c’est invoquer Dieu » explique-t-il.
Lors de la destruction du second temple en 70 après Jésus-Christ, les juifs furent dispersés en Asie et en Europe et nombre d’entre eux considérèrent cela comme une malédiction : « En réalité, les kabbalistes clamèrent que la dispersion du peuple juif avait permis la propagation de la sagesse de la Kabbale. De ce point de vue c’était, non une malédiction pour les juifs, mais une bénédiction pour le monde ». « Et cette bénédiction » ajoute-t-il, «C’était la magie sexuelle !»
Les grands obsédés magiques
« Ce savoir ésotérique s’est répandu, notamment par l’influence de l’imprimerie et des sociétés secrètes » continue d’expliquer D. M. Kraig qui, on le devine, a exploré la diffusion des secrets de la magie sexuelle. Interrogé sur la partialité de sa version de la magie sexuelle, il me répond : «Oui, mais elles se complètent. Il y a la tradition occidentale, la tradition Tantrique, la tradition alchimique, la tradition Taoiste-Alchimique, la tradition Soufi…». Le Tryangle revisite ainsi l’histoire guidé par un magicien érotomane. Quoi de plus normal ?
Les secrets de la magie sexuelle occidentale sont passés entre les mains des… Templiers. Etonnante, cette filiation s’expliquerait par la transmission aux chevaliers de l’Ordre du Temple de pratique tantriques indienne, via des Soufis du Moyen-Orient. Selon l’auteur de “Modern Sex Magick”, des références à ces pratiques sont présentes, entre les lignes, dans les ouvrages des Templiers, et seraient l’une des raisons de leur extermination.
L’un des grands représentants des magiciens sexuels fut Emmanuel Swedenborg (1688 – 1722 ). Par le contrôle de sa respiration, Swedenborg parvenait à entrer dans des transes d’écriture automatique aux caractères très sexuels. Swedenborg allait jusqu’à interpréter ses rêves et ses transes érotiques comme des moments de contact avec une divinité. Dans son dernier livre, The Delights of Wisdom Pertaining to Conjugial Love, il enseigne la magie sexuelle, insistant sur la notion de Conjugial love – une relation sexuelle doublée d’une union de deux esprits supposés les entraîner dans une transe mystique, puis à la manifestation de Dieu. En somme, selon lui, la sexualité magique est, par la présence d’entité divine, toujours une partouze mystique.
De l’auto-hypnose ? D. M Kraig retrace l’histoire de la magie sexuelle en France et cite à nouveau Anton Mesmer (1734 – 1815), le célèbre hypnotiseur. Certaines pratiques thérapeutiques de Mesmer firent en effet sensation. Sa méthode consistant à se concentrer sur une zone et à la frotter, cela devenait quelque peu problématique dans le cas de problème des organes génitaux chez la femme :
In some instances («disorder of the wonb»), Mesmer described the healing technique as including sending energy to the patient by touching «the breast, the ovaries… the round parts of the groin… [and the] palm of the hand [is] applied to the vulva…
La plupart des Mesmeristes étant des hommes. Ainsi, cette pratique choqua plus d’une patiente et, en 1748, une enquête fut menée par quatre docteurs sur ordre de Louis XVI. Le plus étonnant, selon D. M. Kraig, c’est que l’un de ces enquêteurs n’aurait été autre que Benjamin Franklin (cf. Septic mag VOl 4). Ce dernier, auteur d’un article de médecine faisant l’éloge du prout, «Fart Proudly», fut très intéressé par ces pratiques.
L’un des plus célèbres importateurs et créateurs de la magie sexuelle se nommait Pascal Beverly Randolph. Marin de métier, il voyagea considérablement durant sa vie et fut initié, à l’âge de 25 ans, par la Confrérie Hermétique de Louxor. C’est ce qu’on appelle un gourou précoce. Pascal Beverly Randolph écrivit le premier livre de magie sexuelle, un livre récemment réédité sous le nom de Sexual Magic. Celui ci avançait l’idée d’une bisexualité spirituelle mais aussi du caractère sacré et magique de l’Orgasme. Cette idée influença très fortement le collectif de personne qui créa l’ “OTO”, l’Ordo Templi Orientis (c’est-à-dire la recréation de l’ordre des Templiers) dont le chef fut, après une terrible lutte intestine, Aleister Crowley.
Aleister Crowley, est l’un (voir le) plus célèbre occultiste de tous les temps. Initié dans la Golden Dawn, il aurait ensuite été élevé au neuvième degré de l’O.T.O et nommé “Grand Maître Souverain de l’Irlande, de l’Ionie et de la Grande-Bretagne”. C’est probablement ce dernier qui peut être considéré comme le plus important “chercheur” en terme de magie sexuelle. Une fois passé maître de l’OTO, il accorda une place encore plus importante à la magie sexuelle, et associa les degrés de l’ordre à des enseignements sexuels. Le huitième niveau proposait le Lesser Work of Sol, unetechnique magique autosexuelle et masturbatoire, tandis qu’au neuvième, étaient enseignées les techniques de magie hétérosexuelle. Il fallait attendre le onzième niveau pour que la magie anale… C’est ce qu’on appelle du lobbying magique. Selon Hugh Urban, professeur excentrique de Religions Comparées dans l’Ohio, la magie sexuelle était la «magie suprême pour Aleister Crowley ».
Mais passons à un point pratique.
Faire l’amour à Dieu en trois leçons.
La magie sexuelle désigne toutes les activités sexuelles utilisées dans un but magique, rituel, religieux ou spirituel. La pratique la plus fréquente est la transformation de l’énergie de l’excitation sexuelle ou de l’orgasme pour obtenir un résultat (contact avec une divinité, création d’objet magique par l’onction de liquide séminal, accès à un état de transe…).
Curieusement, l’une des pratiques les plus répandus en termes de magie sexuelle est le Coitus reservatus. Le coitus reservatus consiste, de la part de l’homme, à ne pas chercher l’éjaculation et, au contraire, à reste en équilibre sur le plateau qui la précède.
A l’origine était le rapprochement entre l’Occident et l’Orient. Au XIX° siècle, le rapprochement entre l’Occident et l’Orient était de mode, et des hommes comme Sir John Woodroffe publia, sous le nom d’Arthur Avalon, un livre sur le Tantrisme. C’est à cette époque que Sir Ruchard Burton traduisit le Kama Sutra. Mais d’autres ne se contentèrent pas d’importer les systèmes orientaux et fondèrent leurs propres systèmes. Leurs propres pratiques. C’est le cas d’Alice Bunker Stockam qui publia, en 1896, l’ouvrage Karezza. Le Karezza, proche du maithuna dans le Tantra et du Sajaja dans le Yoga, est un mot dérivé de l’italien «Carezza», signifiant caresse. Pour elle, la continence masculine permettait non seulement le contrôle des naissances (elle était opposée à l’avortement), un meilleur comportement de la part des hommes et une plus grande stabilité conjugale grâce au plaisir de la Karezza. Cette pratique fut considérée comme capables de libérer de puissantes forces et, même, de mener à des expériences mystiques de premier ordre. Elle inspira Aleister Crowley, pourtant peu soupçonnable de continence, dans ses rituels.
On ne peut s’empêcher d’établir un rapprochement entre la continence sexuelle et celle des religieuses dans les Couvents. Cette continence peut être pointé du doigt comme une des explications possibles de la transes mystique de la nonne. Katrin Alexandre, essayiste sur la Vénus Littéraire, énumère différent cas marquant :
La Sainte Angèle de Foligno se dénuda au pied de la Croix. Catherine de Sienne se tordit sur les dalles de l’église en criant : ” Amour! Amour! “. Madeleine de Pazzi se roula dans la neige pour calmer les ardeurs qui lui brûlaient les membres.
Il n’est pas nouveau de présenter Sainte Thérèse d’Avila comme l’incarnation de cette ambiguïté. Dès l’enfance, elle est fascinée par les martyrs et veut «jouir de Dieu». De nombreux critiques et psychanalystes se sont penchés sur ce cas, de Jaques Lacan à Julia Kristeva, disséquant à l’envi les extraits de son autobiographie qui posent la question de la nature de l’extase :
« Je voyais donc l’ange qui tenait à la main un long dard en or, dont l’extrémité en fer portait, je crois, un peu de feu. Il me semblait qu’il le plongeait parfois au travers de mon cœur et l’enfonçait jusqu’aux entrailles. En le retirant, on aurait dit que ce fer les emportait avec lui et me laissait tout entière embrasée d’un immense amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle me faisait pousser ces gémissements dont j’ai parlé. Mais la suavité causée par ce tourment incomparable est si excessive que l’âme ne peut en désirer la fin, ni se contenter de rien en dehors de Dieu. Ce n’est pas une souffrance corporelle. Elle est spirituelle. Le corps cependant ne laisse pas d’y participer quelque peu, et même beaucoup. C’est un échange d’amour si suave entre Dieu et l’âme, que je supplie le Seigneur de daigner dans sa bonté en favoriser ceux qui n’ajouteraient pas foi à ma parole. Les jours que durait cette faveur, j’étais comme hors de moi. J’aurais voulu ne rien voir et ne point parler, mais savourer mon tourment, car il était pour moi une gloire au-dessus de toutes les gloires d’ici-bas.”
Autobiographie, chapitre XXIX,13 – Sainte Thérèse d’Avila – Exemple cité sur la Vénus Littéraire.
Quand je l’interroge sur l’existence d’une magie sexuelle chrétienne, D.M. Kraig commence par critiquer le dogmatisme catholique et la condamnation du sexe sans procréation, puis il ajoute : «Mais, avant le Concile de Nicée, il y avait bien évidemment de la magie sexuelle chrétienne. Par exemple, les barbélognostique, du nom de Barbélo, l’une des plus grandes figures du gnosticisme, utilisaient la magie sexuelle pour célèbrer l’Eucharistie. Je ne sais pas si Crowley s’en est rendu compte, mais sa pratique du «Gateau de lumière» est très proche de l’eucharistie chrétienne».
Réjouissez-vous ! Le Tryangle, intrigué, vous donne le mode d’emploi de l’eucharistie sexuelle et la recette du Cake of light.
Spiritual bukkake et cake of light
Il est temps de mettre en pratique. Grâce au Tryangle, en exclusivité, prenez votre premier cours de magie sexuelle gratuit.
Connaissez-vous l’eucharistie ? Cette cérémonie chrétienne célèbre la mort et la résurrection du Christ par la répétition de la Cène, le dernier repas. On y reproduit les gestes du Christ qui partage le pain et le vin entre ses disciples en disant « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
Bon. Connaissez-vous le Bukkake ? Du verbe japonais bukkakeru qui signifie éclabousser d’eau, le bukkake est une « pratique sexuelle de groupe pratiquée dans les films pornographiques, et dans laquelle un groupe d’homme éjacule tour sur une femme, de préférence sur son visage ou ses seins en disant « Prend ça dans la face ».
Donald Michael établit un parallèle entre ces deux partages corporelles, et les réunit dans une pratique de magie sexuelle appelé Eucharistic sex. Voici un schéma pour bien le comprendre :
Pour les pratiquants de la magie sexuelle, l’Eucharistie a ses propres significations, très proches de la signification chrétienne. Ce qui est partagé, cependant, n’est pas le pain et le vin, mais les fluides sexuelles. Pour la tenue de la société et la bienséance, le Tryangle se réjouit tout de même que ce soit le rituel du pain et du vin qui prévale en règle générale. Mais poursuivons :
“En réalité, ce ne sont pas vraiment les liquides sexuelles divers. Pour que ceux-ci deviennent un eucharistie, ils doivent être consacrés. Pour se faire, il faut sacraliser la relation sexuelle qui mène à leur production corporelle. Pour cela, il faut de la magie sexuelle”.
Solide raisonnement. Les liquides des participants seront ensuite mélangés pour obtenir le liquide eucharistique. Le Tryangle vous épargnera sur ce point les détails sur l’impact du cycle menstruel sur la réussite et la puissance du liquide eucharistique. Le liquide ainsi produit permettra d’oindre des gens ou des choses (pour créer des talismans) en leur donner l’énergie qui a été invoqué dans le rituel (longue vie, amour, et tout le toutim, ou malédiction, ce qui donne un cumshot pour le moins déplaisant pour la victime).
Donald passe ensuite un long moment à décrire les différentes moyens d’absorption du liquide. l’une d’elle étant d’entraîner les muscles autour de la poche urinaire pour être capable d’aspiration. Une autre option plus sympathique est de l’ingérer dans une bonne bouteille de pinard, ce qui marche particulièrement bien lors d’un dîner au chandelle.
Pour terminer, nous ajouterons que les cuisiners et les cuisinières qui nous lisent peuvent, à l’image d’Aleister Crowley qui préparait un « gateau de lumière », faire de bon gateau bio pour en favoriser l’ingestion…